Les écueils de la gouvernance partagée
### Webinaire de l’instant Z : Les 10 astuces pour échouer en gouvernance partagée :
[https://www.youtube.com/watch?v=ZBNisjoqunU&feature=youtu.be](https://www.youtube.com/watch?v=ZBNisjoqunU&feature=youtu.be)
### Retour d’expérience du Ouvrage de **Sophie Rabhi et Laurent Bouquet**, co-fondateurices du **Hameau du Buis**, sur l’échec et donc les pièges à éviter en GP!
[https://www.jardiniersdunous.org/file/file/download?guid=67bc312a-b6e3-4a1f-9d76-54616f7a31cf](https://www.jardiniersdunous.org/file/file/download?guid=67bc312a-b6e3-4a1f-9d76-54616f7a31cf)
Une centaine de pages.Quelques extraits :
Stefan Merckelbach explique-t-il que deux conditions doivent être réunies pour une organisation collective efficiente : “Le principe d’équivalence \[qui\] reconnaît à chaque acteur une égale valeur d’être et un même pouvoir d’influence dans les décisions vitales du collectif \[et\] le principe de primauté \[qui\] reconnaît à la source globale une place spéciale dans le collectif, du fait de son pouvoir et autorité sur le projet, et de sa responsabilité particulière envers la vision et les valeurs \[...\] Sa primauté consiste dans la reconnaissance de son rôle unique au service du projet par tous, y compris par lui-même.” Être fondateur, initiateur ou porteur de projet est, selon nous, un rôle à part entière, avec un périmètre qui doit être respecté pour la bonne santé de l’organisation, autant que celui de n’importe quel autre rôle.
* Le fait que la raison d’être du projet soit définie ne suffit pas toujours, car chacun vient projeter un idéal personnel sur une déclaration\
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d’intention trop vague pour éviter les interprétations. C’est pourquoi, présenter un projet concret et détaillé permet à ceux qui s’y reconnaissent de se manifester pour les bonnes raisons. Les permaculteurs proposent aux personnes qui s’intéressent à un projet de dessiner leur fleur permaculturelle pour vérifier la compatibilité entre la quête personnelle de l’individu et la raison d’être du projet. Ni l’une ni l’autre ne peuvent être sacrifiées sans dommage.
En finir avec la gouvernance « partagée » : nous conseillons d’arrêter d’utiliser le terme «gouvernance partagée» au profit de «gouvernance dynamique» qui promeut une distribution de l’autorité. Lorsqu’il entend « gouvernance partagée », notre cerveau s’imagine un monde illusoire capable de répondre sans condition à des besoins de reconnaissance, d’équité et de justice. Comme nous l’avons déjà dit, notre expérience nous a confirmé qu’un projet ne peut pas et ne doit pas servir à compenser nos manques intérieurs. Installer en soi la reconnaissance, l’équité, la justice et l’ensemble des besoins qui nous sont nécessaires est un préalable indispensable pour que les projets ne deviennent pas le terrain de revendications et d’exigences pathologiques.
• Accueillir et reconnaître les rôles-source dans le projet : traumatisés par dix mille ans de patriarcat et de relation dominant-dominé, la civilisation nouvelle qui s’éveille n’est pas toujours en mesure d’intégrer le leadership sans projeter de la négativité sur cette qualité, comme nous l’avons vu précédemment. Nous recommandons au lecteur de s’intéresser au travail de Peter Koenig concernant les personnes-source.\
La plupart d’entre nous admet volontiers qu’un artiste possède un talent et une inspiration unique qui mérite notre respect. Personne n’exigerait de Vincent Van\
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Gogh qu’il renonce à son leadership sur ses tableaux et nous n’aurions pas songé à demander à Alfred Hitchcock un partage du pouvoir sur la réalisation de ses films, quand bien même il lui fallait la collaboration d’une équipe de plusieurs dizaines de personnes pour les accomplir.
Le leadership n’est pas une dictature. Une personne-source authentique est pleinement et inconditionnellement au service de l’œuvre qui s’incarne. À ce titre, elle se met à l’écoute de toutes les contributions possibles et prend soin de ses collaborateurs. En dépit de cela, nous observons que la spécificité du rôle-source peut être vécue à un moment ou un autre comme de l’abus de pouvoir et susciter de l’envie, des jalousies et, par conséquent, l’émergence d’un contre-pouvoir qui handicape la dynamique du projet. Trouver le juste équilibre entre l’incarnation d’un rôle-source et l’espace collaboratif est indispensable. Il passe par la reconnaissance que les personnes-source existent et qu’elles sont bénéfiques, pour ne pas dire indispensables, à un projet en bonne santé. Le rôle-source n’est pas un rôle de pouvoir mais un rôle de service. La personne-source prête son existence à un projet qui se synthétise en elle de manière irrépressible. Cela ne fait pas d’elle une personne supérieure aux autres et ne lui donne aucun droit de négliger ou mépriser celles et ceux qui contribuent avec elle à la réalisation du projet.\
En revanche, on ne peut nier le rôle-source sans risquer de couper le projet de la vision qui éclaire ses orientations pour s’incarner de manière juste et aboutie. Aujourd’hui, dans la phase de changement de civilisation que nous traversons, nous avons une difficulté à faire la différence entre le périmètre légitime de la personne-\
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source et un sentiment de prise de pouvoir qui appartient à la réalité du passé que nous tentons de réformer. Peter Koenig a énoncé les principes qui sont des constantes liées au rôle-source observées dans des dizaines de cas qu’il a étudié. Sa recherche peut soutenir l’harmonie des organisations, et notamment pacifier la relation entre les rôles-source et leurs collaborateurs, eux-mêmes porteurs de principes sources dans leur domaine personnel de réalisation.
Jennifer Daude ·