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Comment rendre une organisation plus robuste dans un monde d’ultra performance ?
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Aujourd'hui, beaucoup d'organisations sont coincées dans la course à la performance, et ça finit par les épuiser. Alors comment les aider à devenir plus **robustes** ? Lors du premier Jeudi Du Nous, [Laurent Marseault](https://cocotier.xyz/?PagePrincipale) a partagé un processus simple en trois étapes pour guider ce changement. Voici son idée :
## 1\. Trouver où agir
Pas besoin de vouloir tout changer d’un coup. La clé, c'est de commencer par ce qu'on maîtrise déjà. Même dans un environnement contraint, il existe toujours des espaces de liberté. Ça peut être un petit projet ou un groupe de collègues. Prenons l'exemple de [Pocheco](https://pocheco.com/fr/), une entreprise qui a défini son terrain d’action comme le territoire qu’elle maitrise. Plutôt que de réformer tout le village, ils se concentrent sur ce qu'ils contrôlent.
En partant de ces zones d’action, on peut renforcer la **coopération ouverte**. Mais c’est quoi, la coopération ouverte ? C'est simple : tout le monde peut contribuer librement à un projet (on autorise d'abord), puis on ajuste au besoin après coup (on contrôle après). Ça permet d'aller vite et d'impliquer plus de monde, sans les freins bureaucratiques.
## 2\. Questionner nos habitudes
On a souvent tendance à ne jamais remettre en cause ce qu’on fait, alors qu’on pourrait gagner à le faire. Beaucoup d'organisations s’épuisent parce qu’elles n’ont plus le temps ou l’énergie de se réinventer. Ici, une méthode toute simple : la règle des "3C" :
- **Continuer** : Qu'est-ce qu’on fait bien et qu’on doit garder ?
- **Cesser** : Qu'est-ce qu’on devrait arrêter, parce que ça ne marche plus ?
- **Créer** : Quelles nouvelles pratiques pourrions-nous mettre en place ?
C’est aussi le moment de regarder autour de nous. Quelles pratiques dans la société sont devenues obsolètes, voire dangereuses ? Si on continue comme ça, on fonce droit vers des burnouts généralisés, des crises sociales et environnementales.
## 3\. Repenser nos modèles économiques
Un projet ne doit pas juste viser l'efficacité ou le profit à court terme. Il doit contribuer à la **santé commune**, c’est-à-dire au bien-être des personnes, de la société et de l’environnement. Comment savoir si ton projet y contribue ? Pose-toi ces questions :
- Est-ce que ça aide les gens autour de moi à aller mieux ?
- Est-ce que ça fait du bien à la société, même à petite échelle ?
- Est-ce que ça protège ou régénère la nature (les sols, l'eau, la biodiversité) ?
Si ton projet ne répond pas à ces critères, il est temps de l’adapter. Et si ton projet ne peut pas tout faire, trouve des partenaires pour collaborer sur les parties manquantes. Par exemple, si tu ne peux pas régénérer la biodiversité, connecte-toi avec un projet qui le peut. Ensemble, vous créerez des solutions plus robustes.
## 4\. Tester la robustesse
Pour être sûr que ton projet est vraiment robuste, il faut le confronter à des imprévus. C’est là que l’**écart type** entre en jeu. Au lieu de s’intéresser aux moyennes (comme une température moyenne qui augmente de 1°C), concentre-toi sur les valeurs extrêmes. Ce sont ces écarts – comme une canicule à +48°C ou un hiver à -10°C – qui mettent vraiment à l’épreuve un système.
Ça marche aussi pour les organisations : que se passerait-il si une subvention disparaissait du jour au lendemain ? Si Internet tombait en panne pendant six mois ? En testant ton projet face à ces scénarios, tu peux ajuster ton organisation pour qu’elle tienne, même dans les moments difficiles.
## De la course au pouvoir à la puissance collective
Pour finir, il est important de passer de la logique de **pouvoir** à celle de **puissance**.
- Le **pouvoir**, c’est vouloir imposer sa vision du futur, en pensant tout contrôler.
- La **puissance**, c’est reconnaître qu’on souhaite un certain futur, mais qu’on ne pourra pas y arriver seul. En s’associant à d’autres, on devient plus fort et plus créatif.
Alors, au lieu de s’épuiser à essayer de tout changer d’un coup, pourquoi ne pas se concentrer sur des zones où on peut vraiment faire la différence ? Et comme le dit Patrick Viveret : "Être heureux au XXIe siècle est un acte de résistance". Cultivons ces espaces de bonheur, connectons-les entre eux, et ensemble, créons une force collective qui changera les choses.
## Pour aller plus loin
[approfondir la notion de robustesse vs résilience](https://www.jardiniersdunous.org/s/salle-commune/wiki/862/resilience-vs-robustesse-lapport-dolivier-hamant).
site avec toutes les ressources en accès libre : [https://larobustesse.org/?PagePrincipale](https://larobustesse.org/?PagePrincipale) dont [le carnet pour cheminer](https://larobustesse.org/?Support-formation) avec toutes ces questions et bien d’autres issues de la formation “mettre en pratique la robustesse”.
le lien vers le podcast sur [spotify](https://podcasters.spotify.com/pod/show/jeudi-du-nous/episodes/Jeudi-Du-Nous-1---Laurent-Marseault---De-la-performance--la-robustesse--et-si-on-repensait-nos-organisations-e2pne9d)
Vous connaissez d’autres ressources notamment sur les modèles économiques des projets en coopération ouverte et ceux des réseaux ? Partagez-les dans les commentaires !
Contenu : Laurent Marseault
Rédaction : Yann Le Beguec, assisté de l’IA.